Attac, dans son rapport « Les candidats des inégalités » rappelle que : « L’imposition des revenus représente 10,6 % du PIB en Allemagne, 11,3 % en Belgique, 10,1 % aux Etats-Unis, 11 % en Italie ou encore 24,3 % au Danemark contre 9,3 % en France. Et encore s’agit-il ici de la somme de l’impôt sur le revenu et de la contribution sociale généralisée, dont le rendement est supérieur d’environ 50 milliards d’euros. »

Il faut le répéter : en France, les impôts sur le revenu ne sont pas plus élevés qu’ailleurs !
Si le total des prélèvements obligatoires est plus haut que la moyenne, c’est en raison des cotisations sociales. C’est-à-dire d’un choix de société que nous avons fait en 1945 : le financement collectif des dépenses sociales (santé, famille, retraite). Dans les pays qui ont fait le choix d’un financement individuel et privé, ces dépenses n’apparaissent pas dans les prélèvements obligatoires. Pourtant elles existent et elles sont souvent plus importantes !
Pour Attac, « une réforme juste visant à rééquilibrer l’imposition des revenus pour la rendre progressive est souhaitable et parfaitement réalisable. Pourtant, d’Emmanuel Macron à Eric Zemmour, aucun des candidat·es cités ici ne propose de renforcer globalement la progressivité de l’impôt sur le revenu, (…). Tous en revanche formulent des propositions en faveur des plus riches.. »

Rappelons qu’un impôt progressif est un impôt dont le taux augmente quand le revenu augmente. Dans le cadre d’un impôt progressif, quand le revenu double, l’impôt fait plus que doubler. En France, cette progressivité se traduit par des tranches avec des taux pour chacune d’elles. Pour des raisons de « simplification », la réforme Villepin de 2007 a fait passer le nombre de tranche à 5. Il y en avait 14 en 1980. En baissant le nombre de tranche, on diminue la progressivité.
Pour les libéraux, l’impôt progressif est souvent vu comme « injuste ». Ils voudraient passer à la « flat tax », un impôt à taux unique, appliqué de la même manière à tous les contribuables.
Je ne vais pas vous expliquer pourquoi un impôt progressif est juste, d’autres plus talentueux que moi l’ont fait depuis bien longtemps !
Dans l’impôt de la personne, la proportion injuste serait celle qui suivrait exactement la proportion des biens. On avait divisé à Athènes les citoyens en quatre classes. Ceux qui retiraient de leurs biens cinq cents mesures de fruit, liquides ou secs, payaient au public un talent ; ceux qui en retiraient trois cents mesures devaient un demi-talent ; ceux qui avaient deux cents mesures payaient un sixième de talent ; ceux de la quatrième classe ne donnaient rien. La taxe était juste quoiqu’elle ne fût point proportionnelle ; si elle ne suivait pas la proportion des biens, elle suivait la proportion des besoins. On jugea que chacun avait un nécessaire physique égal ; que ce nécessaire physique ne devait point être taxé ; que l’utile venait ensuite et qu’il devait être taxé, mais moins que le superflu ; que la grandeur de la taxe sur le superflu empêchait le superflu.
Montesquieu, L’esprit des lois
Celui qui n’a que le simple nécessaire ne doit rien payer du tout ; la taxe de celui qui a du superflu peut aller au besoin jusqu’à la concurrence de tout ce qui excède son nécessaire
Jean-Jacques Rousseau
Une contribution simplement proportionnelle n’est-elle pas plus lourde pour le peuple que pour le riche ?
Jean-Baptiste Say, économiste libéral
A ceux qui voient dans l’impôt un fardeau injuste, voire une confiscation injustifiable du fruit de leur travail, rappelons ce que disait Henry Morgenthau, secrétaire au Trésor sous la présidence de Roosevelt :
Les impôts sont le prix à payer pour une société civilisée. Trop de citoyens veulent la civilisation au rabais
Le milliardaire Warren Buffet ne dit pas autre chose lorsqu’il affirme :
Je pense que la société est responsable d’un pourcentage significatif de ce que j’ai gagné. Plantez-moi au milieu du Bangladesh, du Pérou ou d’ailleurs, et vous verrez ce qu’est réellement capable de produire mon talent dès lors qu’il lui faut s’exercer sur le mauvais type de sol. Dans trente ans, je serais encore en train de lutter.
Parce que nous ne voulons pas d’une civilisation au rabais, L’Avenir en commun propose de donner les moyens à la société de financer ce qui est nécessaire à tous.
Notre fiscalité doit être entièrement refondée sur des bases claires et justes, en appliquant le principe de progressivité : plus on gagne d’argent, plus on contribue au bien public !
N’hésitez pas à simuler les effets des réformes de L’Avenir en commun :
Le 10 avril, votez pour la justice fiscale !
Les principales mesures de l’Avenir en commun :
- Rendre l’impôt sur le revenu plus progressif avec un barème à 14 tranches contre 5 aujourd’hui
- Rendre la CSG progressive avec 14 tranches
- Augmenter les droits de succession sur les plus hauts patrimoines en comptabilisant l’ensemble des dons et héritages reçus tout au long de la vie et créer un héritage maximal de 12 millions d’euros (soit 100 fois le patrimoine net médian)
- Réduire la TVA sur les produits de première nécessité et réinstaurer une « TVA grand luxe » pour la financer
- Refonder la taxe foncière pour la rendre progressive et que chacun paie à hauteur de son patrimoine total réel
- Mettre fin au quotient conjugal, système patriarcal favorisant les inégalités salariales entre les femmes et les hommes, remplacer l’injuste quotient familial fiscal actuel par un crédit d’impôt par enfant que pourraient toucher toutes les familles
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